Comment décrire, interpréter, analyser, comprendre et rendre compte du phénomène de consommation rituelle de psychotropes d’une perspective socio-anthropologique ? Le rite participant tout comme le mythe de l’outillage des sciences des religions, est-il possible, de surcroît, d’y voir à l’œuvre ou affleurer une dimension religieuse ? Si la dimension religieuse des usages rituels de psychotropes ne semble pas faire de doute dans le cas des sociétés traditionnelles (l’eboga chez les Fang d’Afrique, le yagé — l’ayahuasca — chez les Tukano, etc.), qu’en est-il des cas d’espèces dits « néo-traditionnels » qui pullulent dans certains milieux sous-culturels aujourd’hui ? Derrière cette question en pointent d’autres, redoutables, concernant la sécularisation, la religion, la « spiritualité », l’expérience mystique, la transe, l’extase et le chamanisme notamment. Si plusieurs contributions à ce numéro thématique ont ciblé des usages spécifiques, celle-ci prend la question des rapports entre drogues et religion dans sa généralité épistémologique, herméneutique et analytique, mais appuyé sur l’observation, participante à divers degrés, de nombreux phénomènes occidentaux contemporains dans lesquels on retrouve une consommation ritualisée de substances psychotropes, les sous-cultures musicales jeunesse notamment, et qui convergent bien souvent au festival annuel de Burning Man (BM), au Nevada aux États-Unis...
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