Dans le sillage de la dénonciation de l’autisme de la science économique (cf. les éconoclastes) et des brillantes critiques qui lui ont été adressées, outre celles de S. Latouche, B. Maris, R. Passet et quelques autres, il faudra aussi compter avec celle de Ch. Arnsperger, excellent connaisseur de la littérature anglo-saxonne, plus qu’on ne l’est habituellement en France. Contre des critiques trop faciles de la science économique, C. Arnsperger explique que le problème posé par la science économique, ce n’est pas « qu’elle modélise et légitime le capitalisme, c’est qu’elle n’en parle absolument pas » [p. 145]. Vrai et faux. Vrai, bien sûr, si l’on veut dire par là, comme l’auteur, qu’elle laisse dans l’ombre les phénomènes de pouvoir et d’oppression.
Alain Caillé