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Philippe Chanial : L’association comme politique

Texte publié le 24 avril 2009

Ce livre a été publié en 2000 aux éditions Thierry Quinqueton, dans la collection Actualité de 1848.


Présentation

« L’invention démocratique s’achève-t-elle avec la révolution des droits de l’homme, l’avènement de l’Etat de droit et du gouvernement représentatif ? » Non, répond Philippe Chanial dans L’association est-elle une politique ?, car une autre révolution, celle de 1848, celle de l’association, mérite elle aussi le souvenir. La révolution de 1848 et les travaux de la commission du Luxembourg se nourrissent d’abord des premiers socialistes français, de Saint-Simon et de Fourier, et de leur recherche de nouvelles formes de solidarité : l’association volontaire doit entériner la fin de la société d’ordres et de corps de l’Ancien Régime, et donc promouvoir l’individu, en même temps qu’elle doit constituer une alternative à l’individualisme et au contractualisme de 1789, et donc permettre de nouvelles régulations collectives de l’activité économique et sociale. Mais, et c’est là l’important, la révolution de 1848 n’est pas la simple mise en pratique du socialisme utopique du premier dix-neuvième siècle : elle s’en distingue en prenant à bras le corps la question politique et démocratique. Tandis que les premiers socialistes semblaient n’attendre rien de la démocratie, les révolutionnaires de 1848 (Victor Considérant, Pierre Leroux, Louis Blanc...), portés depuis 1830 par le renouveau des mobilisations ouvrières, veulent désormais mener de pair réforme politique et réforme sociale. La République doit être démocratique et sociale, « République des citoyens et des travailleurs associés ». Et cinquante plus tard, aux alentours de 1898, c’est cette même voie que prolongera le socialisme démocratique et républicain de Jean Jaurès, de Benoît Malon ou d’Eugène Fournière, en recherchant, à travers l’association, de nouvelles synthèses entre individualisme révolutionnaire, socialisme utopique et marxisme.

Dans un second texte, L’association d’hier à aujourd’hui, Daniel Céfaï propose une histoire sur le long terme du phénomène associatif, depuis les communes franches de l’Ancien Régime jusqu’à la loi de 1901, et met en évidence l’enjeu principal de la vie associative aujourd’hui : élaborer de nouvelles formes de gouvernance politique, à même de configurer autrement la société civile dans ses rapports compliqués avec l’Etat et le marché.

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NOTES