La multiplicité des croyances et des cultures de l’humanité laisse entrevoir une convergence morale. Si Confucius, Jésus, Bouddha, Mahomet etc. sont parvenus à se retrouver autour d’une exigence première de réciprocité [1], on se dit que les acteurs de la société civile mondiale pourraient eux aussi signifier leur refus qui nous semble commun de l’illimitation [2], de la démesure économique notamment, en tentant de se retrouver au delà de leur diversité autour de quelques principes éthiques de base [3]. Ce ne sera sans doute pas suffisant. Mais c’est bien nécessaire ! Sans quoi, les milliers de voix dont ils sont porteurs resteront éparpillées, incapables de constituer une véritable force éthico-politique susceptible de rivaliser avec les puissances économiques mondiales qui sont, elles, porteuses de cette autre morale qui consiste à ne voir le monde que comme un moyen en vue de la satisfaction de ses propres intérêts, jamais véritablement comblés : une morale de l’illimitation, qu’il s’agit justement de combattre [4]. SD
[1] ...dont les rapports avec la réciprocité maussienne restent à discuter, ne serait-ce que parce que cette dernière fait plus de place au conflit (contenu dans les limites de l’amitié, du refus de la violence)
[4] Si nous pointons sur les « puissances économiques mondiales », ne nous voilons pas la face pour autant : cette morale, nous en sommes tous porteurs au moins potentiellement.