Revue du Mauss permanente (https://www.journaldumauss.net)

François Vatin

Massification ou démocratisation de l’enseignement supérieur ? Un débat mal posé

Texte publié le 17 janvier 2011

Texte publié dans le numéro 56 (janvier-mars 2011) de la revue Les nouvelles d’Archimède, p. 17-20 (aux côtés des textes de Roland Gori et Christophe Charles).

Ce texte constitue le matériau d’une conférence tenue à l’université de Lille 1 le mardi 11 janvier 2011 dans le cadre d’un cycle des « Rendez-vous d’Archimède » consacré à l’Université.
Deux autres conférences suivront : le mardi 8 février, Roland Gori sur le thème : « L’évaluation comme servitude volontaire » ; le mardi 15 mars, Christophe Charles, « Le projet universitaire républicain de la IIIe à la Ve République, science, démocratie et élites ».

Cette conférence s’inscrit dans le cadre des réflexions menées depuis plusieurs années par François Vatin sur la crise de l’Université française, qui ont fait l’objet de plusieurs interventions dans la Revue du Mauss permanente  : (http://www.journaldumauss.net/spip.php?article733 http://www.journaldumauss.net/spip.php?article517
http://www.journaldumauss.net/spip.php?article485
http://www.journaldumauss.net/spip.php?article476
http://www.journaldumauss.net/espip.php?article434
http://www.journaldumauss.net/spip.php?article131) et ont contribué à alimenter le n° 33 de la Revue du Mauss consacré à l’Université (1er semestre 2009).

L’auteur propose, avant d’aborder la question universitaire, de revenir à une question fondamentale de la sociologie de l’éducation, celle de la « valeur » du savoir. On tend en effet aujourd’hui à ne penser la valeur du savoir que sur un mode « relatif » (autrement dit sa rareté). Ce point de vue utilitariste de court terme ignore la valeur « absolue » du savoir, c’est-à-dire sa portée civilisationnelle.
La crise actuelle mondiale de l’institution universitaire est un témoignage des effets pervers de cette instrumentalisation du savoir. Mais elle prend en France une configuration particulière du fait du dualisme de notre enseignement supérieur entre un secteur sélectif et un secteur non sélectif. Ignorer cette configuration particulière et ses conséquences pour s’en tenir à une critique idéologique de l’économicisation du savoir ne peut que conduire à l’impuissance dans le contexte français.

Le débat qui a suivi la conférence du 11 janvier a été riche et dénué de polémique. Il a témoigné de la prise de conscience croissante, chez nombre d’universitaires, de la gravité de la situation actuelle de l’Université et de la nécessité de réformes structurelles portant sur l’ensemble de l’enseignement supérieur. L’ouvrage Refonder l’Université. Pourquoi l’enseignement supérieur reste à reconstruire (Olivier Beaud, Alain Caillé, Pierre Encrenaz, Marcel Gauchet, François Vatin) développe le diagnostic résumé dans le présent texte et propose quelques voies de réformes nécessaires.

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NOTES