En quoi le paradigme du don peut-il permettre de forger une théorie générale de l’action et de la relation interhumaine résolument anti-utilitariste ? Que nous donne-t-il à voir, sinon, pour reprendre cette belle formule de Mauss, ces « moments fugitifs où la société prend », où celle-ci se cristallise, prend corps, se rend sensible à ses membres ? Comme si le don était l’« acte sociologique » par excellence, le performateur de l’alliance et son symbole, qui vient ouvrir, sur fond de violence, à la possibilité même d’un monde commun.
Les travaux de Philippe Chanial, au croisement de la sociologie, de la philosophie morale et politique et de l’anthropologie, sont principalement consacrés à la théorie du don et de la relation interhumaine, mais aussi aux thèmes de la reconnaissance, de la sympathie et de la gratuité ainsi qu’à l’histoire du socialisme, de la protection sociale et aux formes associatives contemporaines.
Il a récemment publié les ouvrages suivants : La sociologie comme philosophie politique. Et réciproquement, La Découverte, 2011 ; Éloge de la gratuité (en collaboration avec Alain Caillé), La Découverte, 2011 ; La délicate essence du socialisme. L’association, l’individu et la République, Le Bord de l’eau, 2009 ; La Société vue du don. Manuel de sociologie anti-utilitariste appliqué, La découverte, 2008.