Jouer. Une étude anthropologique à partir d’exemples sibériens

La Découverte, coll. SH / Bibliothèque du MAUSS, 300 p., août 2012. ISBN : 9782707164919. 26 euros

Présentation de l’éditeur

Jouer, voilà une évidence bien embarrassante : la notion est unanimement reconnue universelle, applicable à l’animal comme à l’homme, mais rien ne définit ce qui est commun à toutes ses manifestations, de l’amusement enfantin à l’action théâtrale, de la compétition sportive à la spéculation boursière. 
Sur le terrain d’anthropologue de l’auteur (Mongolie, Sibérie), jouer a une place au plus haut niveau : les fêtes nationales s’appellent « Jeux », faisant écho à leur façon aux jeux du cirque de la Rome antique comme aux jeux Olympiques d’aujourd’hui. Ces Jeux, porteurs d’une identité et d’une éthique, se veulent aussi action sur l’avenir. Leur examen fournit l’occasion d’un parcours à travers les multiples dimensions du jouer. Partant de la lutte et de la danse, passant par l’apprentissage, l’interaction, l’émotion et la stratégie, ce parcours croise aussi bien la chance et la croyance que l’ambiguïté des rapports à la fiction et à la réalité. Il s’achève sur deux caractéristiques du jouer, sa marge et sa structure de métaphore. 
Restauré dans son unicité, jouer apparaît comme une modalité de l’action à part entière. Si « jouer n’est pas faire au sens courant » comme disait Johan Huizinga, n’est-ce pas faire autre chose, ailleurs, autrement ?

Roberte Hamayon, anthropologue, est directeur d’études émérite à l’École pratique des hautes études, section des sciences religieuses. Elle a mené des recherches sur le terrain en Bouriatie et en Mongolie de 1967 à 1991. Ses principaux travaux concernent le chamanisme (La Chasse à l’âme. Esquisse d’une théorie du chamanisme sibérien, Société d’ethnologie, Nanterre, 1990).

SOMMAIRE

Avant-propos. Remerciements
Carte des peuples autochtones de Sibérie orientale
Introduction : Le « jouer » : un noeud de paradoxes
I / Des jeux au jouer
1. Le jouer peut-il constituer un objet de recherche ?
2. Histoire du jouer en Occident. Du blâme à la récupération
3. Le jouer défini par la négative. Une modalité de l’action en décalage
4. Le jouer bouriate. Un cas exemplaire
5. Des mouvements vifs et répétés créant un cadre fictionnel
II / Le jouer et ses multiples dimensions
6. L’implication du corps et la genèse d’autres dimensions
7. L’imitation. « Faire comme », « faire comme si »
8. La préfiguration. Un mode décalé de préparation
9. Le processus cognitif. Identité et altérité, opposition et complémentarité
10. L’interaction. Les humains et leurs « autres »
11. La dramatisation. Représenter et produire un « effet »
12. L’implication du psychisme. Joie et émotion, conscience et croyance
13. L’indétermination. La chance
14. La stratégie. La ruse
15. Les répercussions sociales et politiques. Redistribution et hiérarchisation
16. Le privilège de la virilité
17. L’exploitation du décalage. La marge et la métaphore
Conclusion : à vous de jouer
Bibliographie générale et des ouvrages cités.

// Article publié le 12 septembre 2012 Pour citer cet article : , « Jouer. Une étude anthropologique à partir d’exemples sibériens », Revue du MAUSS permanente, 12 septembre 2012 [en ligne].
https://journaldumauss.net/./?Jouer-Une-etude-anthropologique-a
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